Témoignage de Franck – June चन्द्रमा
Namaste, je suis Franck, j’ai 28 ans. Je suis un Mayennais expatrié depuis quelques années dans le Puy-de-Dôme. C’est dans cette région que j’ai fait la rencontre de Terry. J’ai ensuite connu le Népal à travers l’expérience de Terry. Aujourd’hui, je suis le trésorier adjoint de l’association peace for people France. J’aurais aimé participer à la première humanity walk, mais je n’ai malheureusement pas pu y aller. Je savais que je pourrais participer un jourou l’autre à cette expérience. J’ai pu avoir le retour de cette première humanity walk et cela m’a encore plus donné l’envie d’y participer. Lorsque Terry m’a parlé de la deuxième humanity walk je n’ai pas hésité et je me suis organisé pour y participer.
Je vais essayer de vous expliquer ce que j’ai pu vivre durant cette marche. Ce n’est pas évident de retranscrire et exprimer tout ceci, mais voici ce qui m’a le plus marqué.
De premier abord, quand on a jamais été au Népal les premières images ou réflexion qui viennent sont des trekk compliqués à des hautes altitudes, de l’alpinisme et des paysages extraordinaires. Alors, oui, les paysages sont fous et constamment incroyables. A chaque détour de regard, on se laisse surprendre par des paysages assez incroyables et vraiment différents de ce qu’on peut voir en France ou même en Europe. Ce que je retiens de cette marche, ce ne sont pas forcément les paysages, qui, je le redis, sont vraiment incroyables. Ce qui a été le plus marquant sont les moments partagés avec tous les participants. Les conversations, les temps de pause, les moments de calme et les moments plus mouvementés comme la danse, qui a été très présente durant la marche. Tout c’est moment d’humanité mon plus marqué et son plus présent dans mes souvenirs que les paysages. Le partage de nos façons de vivre, de penser et les moments de danse tous ensemble ont tous été marquants pour moi.
Pendant la marche, j’ai rencontré des personnes incroyables, toutes aussi douce l’une que l’autre. En commençant la marche je ne connaissais personne sauf Terry. Dès les premiers instants passés tous ensemble, c’était comme si je retrouvais des vieilles connaissances, j’avais le sentiment de connaître tout le monde alors que je ne savais rien d’eux. Puis au fil des discussions, et des moments passés ensemble, je me suis vite dit que nous avions tous les mêmes intentions profondes qui sont d’être heureux et de partager des moments de vie. Chacun à sa façon de vouloir être heureux, mais cela implique toujours d’être bienveillant envers l’autre.
Durant ces jours à marcher et à discuter tous ensemble, je me suis rendu compte qu’ils avaient une culture et une vision de la vie différentes sur certains points comparés à la mienne. Par exemple, les premières questions pour apprendre à connaître quelqu’un sont les mêmes, mais avec quelques questions en plus. Ils demandent le prénom, l’âge, où l’on vit. Puis, directement, ils nous demandent si nous sommes mariés et en quoi nous croyons. Ces deux dernières questions m’ont plus interpellé dans un premier temps parce que ce n’est pas courant de poser ces questions-là pour en apprendre plus sur quelqu’un. Cela m’a donné un premier aperçu et ensuite, je me suis rendu compte que la religion et la famille étaient des choses très présentes et importantes dans leurs vies.
Leurs modes de vie sont aussi différents, notamment hors de la capitale. Au premier abord, je me suis dit que les personnes qui y vivaient étaient pauvres financièrement. Les gens vivent dans des petites maisons, ils travaillent dans les champs, des coupures d’électricité peuvent arriver à n’importe quel moment et pour une durée indéterminée. Il récupère l’eau de pluie pour boire, cuisiner, se laver… La première chose que j’ai aussi vue est leur sourire quand nous les croisons, lorsque nous arrivons chez eux. Mon regard a vite changé quand je me suis rendu compte qu’il n’avait peut-être pas énormément de confort, mais qu’ils étaient heureux de nous accueillir. A mes yeux, ils sont tellement plus riches que nous (occidentaux) humainement. Ils n’ont pas tout le confort que nous pouvons avoir, mais ils nous donnent tout. Ils nous accueillent chez eux comme s’ils nous connaissaient depuis longtemps, ils nous préparent le repas, nous laissent les chambres les plus confortables, ect… Ils sont des plus heureux de nous voir heureux chez eux, que l’on mange à notre faim et que l’on se régale. Voir des gens être heureux de voir des gens heureux, c’est assez incroyable. Ça m’a particulièrement touché, car j’ai vu que ce que j’aimerais être, étais possible ! En France, ça s’appelle être trop gentil et ça résonne souvent comme quelque chose de négatif. Soit la personne est trop gentille, car elle a un vice ou une arrière pensée qui est mauvaise, ou alors cette personne gentille se fera avoir par les autres. Ici, au Népal, on est accueillies par des gens qui ont comme seul souci de nous mettre bien. Il n’y a pas d’arrière-pensée pas de peur de se faire avoir. Ils le font simplement pour faire plaisir et ça les rend heureux.
C’est aussi une particularité forte des Népalais que nous avons côtoyés durant la marche, il est très facile de leur donner notre confiance. Par exemple, les organisateurs de la marche qui nous guide et nous encadre ont été très sereins tout au long de la marche. Ils nous disaient de les suivre et nous l’avons fait sans réfléchir. Le programme a été prévu, mais à tout moment les choses peuvent changer et tout de même continuer comme si de rien n’était. Avoir la sensation que différents plans peuvent être fait et modifiée lors de la marche était très agréable.
Cette expérience m’a permis, je pense, de changer plusieurs choses dans mon quotidien. Tout d’abord, j’ai une plus grande sérénité par rapport à différentes choses. J’essaie de faire en sorte de ne pas ajouter de stress à ma vie. Je vois bien ce qui va arriver sur le moment. Et comme disent les Népalais, “Everything is possible in Népal”, je me dis que c’est pareil partout et quoi qu’en soit la situation, j’arriverais à trouver des solutions. Ces quelques jours au Népal ont aussi été forts en émotion. Avant, j’avais tendance à cacher mes émotions et depuis, j’essaie de plus les laissées vivre. Il y a aussi une chose qui peut paraître moins importante, mais qui me semble importante à exprimer ici. Je me suis mis à plus pratiquer l’anglais dans le but de pouvoir encore mieux communiquer avec tout le monde. Ceci est grâce à Deepa et Kanchan qui m’ont mis un coup de pression (amical) pour que je parle mieux anglais lorsque je reviendrais au Népal. Je me le suis aussi dit pour avoir plus de facilité à m’exprimer et partager mes ressentis avec tout le monde. Je ne pensais pas revenir au Népal aussi vite et avoir plus le temps d’apprendre l’anglais, mais j’ai tout de même bien progressé durant quelques mois.
Car oui, je retourne au Népal, et cette fois-ci pour une durée plus longue, mais aussi en tant que co-organisateur avec Terry. L’idée qu’a eue Terry est de refaire une marche avec des proches. J’ai tout de suite adhéré à cette idée, car pouvoir amener des personnes chères et leur faire découvrir ceci est la façon la plus simple qu’ils comprennent ce que j’ai vécu. C’est aussi une expérience qui est importante et incroyable dans ma vie donc je souhaite que ce le soit pour eux.
J’ai hâte d’y retourner pour vivre des choses folles, avec des gens fous et remplis d’amour comme eux !