Témoignage de Marie - Shree Barahi Primary School

De retour d’un voyage de 2 mois au Népal, j’ai certainement vécu une des expériences les plus marquantes de ma vie.

Moi c’est Marie, je suis originaire d’Auvergne et j’ai eu la chance de fêter mes 30 bougies au cours de ce voyage aux côtés de Grégoire ! J’adore voyager et c’est cette passion qui m’a amenée jusqu’ici. Après plusieurs voyages notamment en Amérique du sud, j’ai eu envie de découvrir un nouveau continent et surtout une nouvelle culture. J’aime aussi beaucoup la randonnée et c’est un peu par évidence que notre choix s’est porté sur ce pays, terrain de jeu idéal pour le trek. L’échange et le partage sont pour moi des valeurs importantes que je recherche dans mes voyages, c’est pourquoi, outre le fait de découvrir le pays d’une façon touristique classique, nous avons eu également envie de nous investir d’une autre manière. Nous avons donc commencé à en discuter tous les deux et avons entamé des recherches sur Internet. Difficile de ne pas être touchés par la récente actualité du pays mais également par les différents récits de voyage que nous avons pu trouver.

C’est un peu par hasard, en parlant de notre aventure à des amis que l’un d’eux nous a fait part d’une connaissance à lui, président d’une association œuvrant au Népal… la vie est bien faite !

Nous nous sommes alors mis rapidement en lien avec Terry pour qu’il nous explique ses démarches et ce que nous pouvions faire là-bas. Il a fini de nous convaincre et c’était maintenant décidé : nous nous engagions pour une mission humanitaire !

Avant le départ, même si je ne suis pas craintive de nature j’avais quand même un peu d’appréhension concernant le choc culturel mais aussi le fait d’être confrontée aux conditions de vie et à la pauvreté. De plus, je me lançais dans l’aventure avec un anglais plus qu’approximatif et une idée totalement fausse : je n’ai jamais travaillé avec des enfants, je ne vais pas savoir m’y prendre. Je peux maintenant vous dire, ne partez avec aucun apriori !

Une fois sur place, nous avons débuté notre périple par un trek d’une quinzaine de jours où l’émerveillement était au rendez-vous et d’ores et déjà nous avons pu nous rendre compte de la gentillesse et la générosité des népalais, notamment grâce à la rencontre avec notre guide. Nous étions en train de découvrir une culture et un environnement complètement différents des nôtres et le dépaysement a été encore plus total une fois notre mission commencée.

Un mois hors du temps, loin de notre confort européen. Ce qui nous a d’abord frappé c’est la notion de famille qui pour eux est primordiale. Accueillis dans une famille traditionnelle, nous avons tout de suite remarqué les liens très forts qu’il existe entre ses membres. C’est donc dans la province de Dhading et dans la maison familiale de Santosh, fondateur de l’association Peace for People, que nous avons vécu. Tout de suite nous nous sommes sentis très à l’aise, il faut dire que les népalais ont le sens de l’hospitalité. Notre intégration a aussi été facilitée par la présence de Coraline, une autre française avec qui nous avons eu le plaisir de vivre l’expérience. Et même s’ils ont eu trois bouches de plus à nourrir ils n’ont jamais hésité à partager généreusement tous leurs repas.

Puis nous avons pris le chemin de l’école, le grand jour était enfin arrivé et avec lui toutes les réponses à nos questions. C’est avec émotion et un peu stressés que nous sommes arrivés à l’école élémentaire Shree Barahi où quarante petites têtes brunes nous attendaient. Le premier jour a été basé sur la découverte, je pense que nous étions tout aussi impressionnés qu’eux et c’est avec pudeur que nous avons commencé les présentations. Une retenue qui n’allait pas durer bien longtemps puisque rapidement le naturel est revenu au galop ! Nous étions face à des enfants très curieux et demandeurs d’activités. Nous avons donc été vite rassurés puisque ni la barrière de la langue ni le fait de n’avoir jamais travaillé aux côtés d’enfants n’a été un frein au bon déroulement de notre mission. Très vite des liens se sont tissés et notre quotidien était rythmé de moments de partage, de complicité, de rires…

C’était au-delà de ce que nous avions pu imaginer et nous ne pensions peut-être pas que nous serions autant impliqués. D’où notre révolte certains jours contre des conditions d’éducation peu adaptées et parfois même aberrantes, qui malgré toute notre motivation ont pu nous décourager et créer des tensions. Cette mission nous a donc aussi appris à prendre sur nous et à communiquer. Nous avons beaucoup échangé avec Grégoire et Coraline ce qui nous a permis de prendre du recul mais aussi de trouver des solutions. Il y a eu des jours où nous nous sentions inutiles mais maintenant avec de la distance on se dit qu’on a certainement apporté quelque chose à notre façon. Il faut être conscient qu’on ne peut pas révolutionner le monde en un mois et se sentir fier de ce qu’on a accompli, d‘avoir eu la chance tout simplement de vivre cette expérience. Partir en mission c’est nouer des liens forts en l’espace de quelques jours parfois même quelques heures avec des personnes aux vies radicalement différentes des nôtres. C’est ce qui nous enrichit et nous montre que nous sommes capables de repousser nos limites, de sortir de nos zones de confort… tout simplement ce qui nous donne une leçon de vie.

Aujourd’hui nous sommes rentrés à la maison et il n’est pas un jour sans qu’on ne pense au Népal, aux personnes que l’on a rencontrées, aux enfants, aux anecdotes. Les souvenirs sont là, nous avons 1000 photos de tous ces moments, nous avons aussi ramené des dessins, des bracelets mais le plus beau c’est ce que nous gardons dans notre tête et surtout dans notre cœur.

Merci Terry, Santosh, Peace for People pour cette formidable aventure personnelle mais avant tout humaine.