Témoignage de Gwenn – Shree Seti Devi Secondary School
Bonjour !
Je m’appelle Gwenn, j’ai 20, je suis passionnée de sport, j’adore partager et rencontrer des gens. Je suis partie en mission humanitaire pendant 10 jours au mois de Mars 2020, accompagnée d’amies étudiantes de mon université.
J’ai toujours voulu voyager (c’est un point commun de tous les humanitaires ici je crois), et rencontrer des populations locales afin d’apprendre et de découvrir de nouvelles manières de vivre.
Je dois vous avouer un truc par rapport à ce voyage, j’ai pris la plus grosse claque de ma vie tant culturellement que visuellement parlant. J’ai rencontré des gens extraordinairement inspirants qui se battent pour faire changer les choses dans leurs pays malgré les complications, et seulement pour ça, je sais que je les respecterai pour la vie d’être aussi impliqués, motivés et motivants pour faire évoluer notre monde vers quelque chose de mieux et de plus respectable.
La première chose que j’ai dite à mes parents par rapport à ce voyage a été « je pars au Népal en février », sans même avoir parlé des tenants et des aboutissants. Ils m’ont de suite soutenue et poussée afin que ce projet se réalise.
Après maintes et maintes réunions avec les 7 autres étudiantes de STAPS et Terry, nous avons réglé les détails et étions prêtes à partir mais malheureusement notre nouvel ami le Covid-19 a décidé de nous jouer un tour ce qui a impliqué beaucoup de rigueur dans les aéroports.
Je suis donc partie au Népal du 20 février au 13 mars dans le but de faire la Humanity Walk dans un premier temps puis au fur et à mesure des conversations, l’idée de rajouter une mission humanitaire à cette expérience a fleuri dans mon esprit.
Je pars seule avec mes sacs à dos et je suis accueillie à Katmandu le 21 février à 11h par Santosh et Punam les dirigeants de Peace for People Népal qui viennent me chercher en scooter, sans casque dans un trafic plutôt « messy », j’ai failli mourir 12 fois mais au moins je me rends compte que je suis arrivée. Je suis intriguée, émerveillée, timide et vraiment fatiguée du décalage horaire mais ravie de les rencontrer enfin.
Je ne parle pas beaucoup ce qui intrigue Santosh et Punam, mais je suis tellement contente d’être enfin arrivée, je regarde et observe tout ce qui se passe car c’est un nouvel environnement que je veux apprivoiser. Beaucoup de chose me bousculent, le trafic routier, les magasins, les câbles électriques, …. Beaucoup d’informations à assimiler. Nous attendons les 4 autres filles qui arrivent à 15h avant de partir dans le district chez les parents de Santosh.
L’aventure commence!
Il pleut, beaucoup. Ils roulent à gauche, doublent sans regarder, klaxonnent sans arrêt. Je crois à une caméra cachée.
Enfin à destination, des enfants, les neveux de Santosh descendent de la montagne, pieds nus, trempés en chantant et couverts de boue pour nous donner des parapluies. Autant vous dire qu’ils ne nous ont pas servi puisque nous étions concentrées à ne pas glisser et à réussir à respirer pendant que les enfants chantaient !!
Le lendemain, Samedi, jour de week-end pour les enfants, nous permet de nous familiariser avec ce nouvel environnement. Je le trouve reposants, calmes, beaux. Tout un contraste avec Katmandu.
Le premier jour d’école était impressionnant et compliqué émotionnellement, je pense qu’il m’a beaucoup marquée et je ne me suis pas sentie à l’aise de suite car j’ai été considérée comme l’attraction de la semaine par les enfants et par les professeurs. Ce qui m’a déçue a été le manque de considération et de communication des professeurs à mon égard. Chaque journée avait son lot de problèmes: pas d’électricité, pluie, manque d’un prof, enfants battus, pas de matériel sportif, les enfants sans nourriture ne mangent pas le midi… Mais les points positifs ont été l’accueil des enfants, le fait que j’ai pu changer leur quotidien grâce aux activités que j’ai pu leur proposer et aux jeux que nous avons pu faire. Cette expérience en école, même si elle n’a pas été fructueuse du fait de l’ignorance des professeurs à mon égard reste un bon souvenir car je retiens que j’ai permis aux enfants de passer une semaine différente des autres.
Les derniers moments avec la famille ont été les plus compliqués du voyage, ils nous ont accueillies et traitées comme si nous étions leurs propres enfants. Ils n’avaient rien et ils nous ont tout donné, ils nous ont traitées comme des reines. Jamais je n’avais vécu une telle expérience si bouleversante et forte en émotion.
Si c’était à refaire, je le referais mille fois et les yeux fermés cette fois (même dans les transports !).
Encore merci aux associations Peace For People France et Népal pour cette occasion de changer ma vision du monde et pour ces milliers de souvenirs gravés dans ma mémoire.
Le retour à la réalité a été compliqué, déprime post-voyage. Le temps de se réacclimater à la vie en France reste une période difficile. Les paysages changent, les gens aussi. Si cela n’avait été que moi, j’aurais prolongé mon voyage mais mes obligations de fin de licence ont parlé…
Une chose est sûre, c’était seulement un au revoir. Terry a raison, une fois que l’on découvre ce pays, on en tombe amoureux.
Je vous embrasse,
Gwenn